181 euros en licence, et 250 euros en master, voilà ce que les étudiants ont payé en 2012-2013 au titre des droits d’inscription à l’université.
Des montants très faibles comparés à ceux pratiqués dans la plupart des autres pays développés. «Si on les augmentait ne serait-ce que de 100 euros tout en repensant en parallèle le système de bourses, cela nous permettrait de boucler nos budgets beaucoup plus facilement!», lance Bernard Tallet, vice-président de Paris-I. «Pour avoir des universités plus compétitives, c’est un débat que l’on ne peut pas éviter», confirme Éric Charbonnier, expert Éducation à l’OCDE. La crise a ouvert un débat longtemps tabou en France.
«Les petites mesures d’économie ne suffisent plus. On en est même à espérer que l’hiver ne sera ni trop long ni trop rude, pour limiter la facture énergétique!», précise M. Tallet. Dans son établissement, la masse salariale représente près de 80 % des dépenses et «il serait difficile de la réduire davantage. Les étudiants de droit en Licence 1 sont déjà 600 dans un amphi de 400 places!»
«La quasi-absence de frais de scolarité prive les universités de moyens et ampute leurs capacités de développement», analyse Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne. Avec la crise, l’État aura du mal à augmenter significativement sa contribution. Pour accroître ses ressources, l’université n’a donc plus que deux solutions: se tourner vers les entreprises ou augmenter les droits d’inscription.
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